samedi 12 octobre 2013

Le grand huit


Nuit du 07 au 08 octobre 2013. 

C’est notre première rencontre avec ce genre de situation. Mais puisque nous y sommes, nous allons gérer.
Le panneau de descente restera fermé toute la nuit au cas où une intruse voulait s’inviter à bord sans y être invitée. Les quarts se passerons à l’intérieur, confortablement installés à la table à carte devant les instruments qui nous indiquerons une éventuelle présence.
On nous avait annoncé certaines différences avec les navigations en méditerranée, et en particulier, cette grande houle océanique si caractéristique.

La descente est fermée

Derrière, c'est une vague, 2,5...3 mètres???


Vu de l'avant, c'est impressionnant

Houle toujours
 





















En fait de houle, c’est des vagues, comme chez nous, à part qu’ici elles font 3 mètres quand c’est calme.
Le bateau est transformé en essoreuse, comme chez nous, mais ca dure plus longtemps.
A ceux qui disent ne se sentir bien qu’en mer, et bien moi aussi je ne me sens bien qu’en mer, mais au mouillage, sans vent devant l’ile de Porquerolles ou la baie de la Badine, au petit matin, quand l’eau est un miroir et que le fond semble toucher la surface. Quand on sent le soleil  qui ne demande qu’a réchauffer l’atmosphère et les corps engourdis par la fraicheur de la nuit, que les cigales des pinèdes voisines commencent leur longue journée de séduction en stridulements entêtants.
Dans les fêtes foraines, les tours de manège à sensations fortes durent 2 ou 3 minutes, ici, en plein océan, ca peut durer… des jours… sans pouvoir dire « stoppe, je descends ».
« On ne descend pas m’sieurs-dam’ on reste à bord et on déguste jusqu’à la fin ».
Et bien on va déguster jusqu’à la fin, mais alors on en profitera au maximum lorsque nous serons arrivés.
Cette réflexion devait être, et doit l’être encore, celle de tous les marins du monde qui côtoient ces étendues liquides immenses, en subissant dans l’instant sans pouvoir se soustraire tous les désagréments d’une mauvaise mer. 

Journée du 08 octobre 2013. 

Le vent a molli, mais la houle reste toujours aussi forte.
On commence à s’y habituer, même chaque geste doit être calculé et tout déplacements restreints et assurés. A l’extérieur, nous sommes en permanence attachés.
Ce matin il nous reste 124 miles à faire jusqu’à l’ile de Graciosa, première petite ile au nord de l’archipel des Canaries. Nous y arriverons demain matin… normalement.
Il est prévu que le vent chute à 15 nœuds, la mer devrait suivre.
Les prévisions s’avèrent fausses et la nuit ressemble à celle d’avant.
C'est-à-dire : vent de secteur nord, 20 nœuds houle 2-3 mètres.
Le grand huit continue, mais nous tenons le coup. Nous commençons à nous habituer et nous sommes moins inquiets que la veille.

 

 

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