Jeudi 26 septembre 2013.
Sitôt ingurgité le petit déjeuner
et après une bonne nuit de sommeil au mouillage, nous mettons l’annexe à l’eau
et partons pour le port de La Linea de la Concepcion.
Ce port qui vient d’être
entièrement refait est plus qu’à moitié vide. Les nombreux emplacements et
catways attendent les éventuels bateaux. Les goélands se sont appropriés les
lieux déserts et nichent en colonies entières sur ces structures toutes neuves.
Il s’en dégage une certaine puanteur due à l’amoncellement du guano.
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Des pannes vides |
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Très vides |
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Nichoirs à goélands |
Nous laissons l’annexe attachée à
une échelle métallique fixée le long d’un quai, et partons à la conquête des
Britichs, chez eux, en Angleterre, puisque il faut le rappeler Gibraltar est anglais,
et tout est fait ici pour nous le rappeler.
Tout d’abord, avant de traverser
la piste d’aviation, il faut montrer patte blanche en montrant sa carte
d’identité ou passeport. Puis, passage obligé par la douane Espagnole,
puis par la « Policia » Espagnole, puis passage par la Police Anglaise,
puis par la Douane Anglaise.
Tout le monde se prête à ce petit jeu ridicule des
gouvernements si loin des préoccupations de ce petit bout de territoire à
l’extrême sud de l’Europe.
Passé la piste d’atterrissage,
nous sommes en Angleterre, les gens qui 100 mètres plus loin
parlaient Espagnols, parlent maintenant Anglais, les cabines téléphoniques sont
les mêmes que celles de Londres, par contre les voitures roulent à droite, et
heureusement qu’une entente à pue être faite sur ce point, sinon quel désordre
et quel danger.
Nous faisons une incursion rapide
dans cette ville déroutante, ce n’est pas l’Angleterre, mais ce n’est plus
l’Espagne.
Il y flotte comme une sensation
d’oppression, nous ne nous y sentons pas bien ni à l’aise. Cette impression est
ressentie par nous deux.
Des policiers et des uniformes
partout. Churchill va t-il revenir affirmer la souveraineté de sa gracieuse
Majesté ? C’est complètement anachronique dans notre XXIème siècle.
Retour sur DIONYSOS. Vers 17
heures une vedette rapide de la « GUARDIA CIVIL » nous aborde et nous
demande de partir sur le champ de ce mouillage. Nous ne pouvons rester là.
Pourquoi ? Mystère. Quant je fais remarquer, dans mon espagnol scolaire de
plus de 45 ans, que les instructions nautiques mentionnent ce mouillage comme
possible, il m’est immédiatement répondu, du moins c’est ce que j’ai cru
comprendre, que les instructions ne sont pas à jours, et que la réglementation
change ici tous les jours. La question se pose, est-ce que la réglementation
n’est pas faite par ces agents chargés de la faire exécuter en fonction de
leur humeur?
Tout cela dit avec une certaine
agressivité et sans ménagement.
Nous obtempérons donc et
rejoignons le port ou un jeune « marinéro » super sympa nous
accompagne à notre place.
Pepe est vif et jovial, nous
pouvons parler avec lui des impressions que nous ont données cette ville de
Gibraltar, et comprenons de suite que l’immigration clandestine et les trafics
en tout genres sont les véritables préoccupations du lieu.
Nous le retrouvons un peu plus
tard, promenant dans son petit véhicule électrique une jeune et jolie blonde,
toute heureuse de parcourir le port à bord de cet engin improvisé, mais aussi
certainement par la compagnie de Pepe.
Nous passerons donc la nuit en
compagnie des catways vides et des goélands brailleurs.