lundi 9 juin 2014

La transat retour --- Saint Martin - Lajes das Flores (Açores)

Pour les courageux, à lire jusqu'à la fin, hier je ne pouvais pas faire passer la totalité du texte, mais maintenant c'est passé.
Les photos vont suivre, il faut trouver une meilleure connexion internet.


 Samedi 17 mai 2014.
Les prévisions météo semblent bonnes, nous nous rendons à terre une dernière fois, dans le sympathique petit café-boulangerie « la sucrière » sur le front de mer qui propose gratuitement une connexion WIFI. Nous mettons à jours nos derniers fichiers GRIB, ces fichiers informatiques qui doivent prévoir les conditions de vent, de mer, de pression atmosphérique et de pluie que nous devrions rencontrer les 8 prochains jours.
Avant de partir, un petit encas avec un grand café crème et un énorme croissant. Dernier ravitaillement en pain, nous rejoignons notre bord pour finir de tout ranger et préparer DIONYSOS au départ.
L’annexe est dégonflée et sanglée solidement sur le rouf avant.
Elle aura été notre principal moyen de locomotion durant les 6 mois de notre aventure aux Caraïbes.
A 9 heures 30 nous levons l’ancre de la baie de Marigot à Saint Martin en compagnie de PANOU-PANOU, bateau de Thierry, Mado et leur fils Cédric. Ils nous suivront jusqu’aux Açores et peut être jusqu’au Portugal.
Nous contournons par l’Ouest l’ile d’Anguilla, prenons le passage entre Anguilla et Dog Island où les hauts fonds sont toujours encombrés de bouées signalant les engins de pêche. Ces engins de pêche, filets et casiers auront été notre cauchemar dans ces iles des Antilles.
Il y en a partout.
Certains sont bien signalés comme ici à Saint Martin, mais d’autres, particulièrement en Martinique et Guadeloupe, sont de simples bouteilles en plastique ou de minuscules bouées aux couleurs délavées servant de flotteur.
Nous laissons l’ile de Sombrero sur notre bâbord et prenons la direction du grand large.
Cap au 020° qui nous fera monter vers les Bermudes afin de sortir de la zone des alizés d’Est.
La première journée se passe bien, quoique DIONYSOS soit balloté dans la houle et le vent venant de notre secteur avant tribord. Nous sommes au près. Le bateau gite.
Venant de passer plusieurs jours au mouillage, nous devons à nouveau nous amariner. La nuit se passe, calme, la mer peu agitée. La nuit nous subissons encore des grains très étendus, mais peu de pluie, le vent ne monte pas à plus de 18nds.
PANOU-PANOU est toujours derrière nous, il ne nous quitte pas d’une semelle.

Dimanche 18 mai 2014.
Point à 12h TU : 129.1 nm
Le vent est toujours au 90, 95° de 7 à 12 nœuds, la mer un peu plus formée que la veille avec une houle de 2.50 m.
Le soir Irène commence à ne pas se sentir bien du tout et rendra le peu de nourriture qu’elle venait d’absorber.
Est-ce une réaction aux antibiotiques prescrits par le médecin des urgences de Marigot à la suite de la piqure de scolopendre ?
Ou le mal de mer suite à un état de fatigue, et au stress et l’inquiétude du départ pour cette nouvelle traversée de l’océan ?
Toute la nuit de dimanche à lundi, elle restera allongée sur la couchette arrière, un sac poubelle à portée, elle en remplira 2.
Je monterais donc la surveillance toute la nuit.
Heureusement la mer est peu agitée, le vent toujours entre 8 et 12 nœuds. DIONYSOS avance à 5-6 nœuds.
PANOU-PANOU toujours dans notre sillage. Bravo Thierry qui passe son temps à accélérer et ralentir son bateau dont les performances sont bien différentes et supérieures aux nôtres.

lundi 19 mai 2014
Point à 12h TU : 118 nm
La mer est calme, le vent de 5 à 8 nœuds toujours d’Est, on sent qu’ici les alizés tropicaux s’essoufflent.
La houle de 2 mètres nous arrive du Nord-est, elle est ample et longue. Ce doit être cela la fameuse houle de l’atlantique, DIONYSOS gravit tranquillement ces collines sans ralentir.
Un immense anticyclone devant nous devrait nous permettre, si nous arrivons à le contourner par l’Ouest et prendre son flux dirigé vers l’Est, de bénéficier d’un vent de Sud-ouest pendant quelques jours.
Irène semble moins souffrir de son mal de mer. Elle a repris des couleurs, elle c’est même risquée à reprendre de la nourriture au repas de midi.

mardi 20 mai 2014
Point à 12h TU : 105 nm
Nuit calme, le vent a faibli régulièrement, ce qui nous oblige en permanence à régler les voiles qui battent dans la houle.
Résolus, sur le matin, nous enroulons le génois et rangeons la grand voile dans son lazy bag. Le moteur est mis en marche et le restera jusqu’à 17 heures.
Un vent de Sud-sud-est 10-12 nœuds se lève alors, les voiles sont remises à poste, le moteur est arrêté, DIONYSOS suivi toujours de PANOU-PANOU poursuit sa route vers les Açores.
Pour se remonter le moral et aussi pour ne pas laisser périr la viande que nous avons achetée et fait emballer sous vide, nous faisons griller une belle entrecôte de charolais bien épaisse. Accompagnée d’une sauce au poivre et d’un verre de rosé bien frais, ce fut un régal au milieu de l’Atlantique.
La mer est couverte de plaques d’algues flottantes, sans doute des sargasses, depuis quelque temps il y en a partout. Nous sommes sans doute dans la mer portant le nom de ces algues voyageuses au grès des courants et où viennent se reproduire dans la plus grande discrétion de cette mer de plus de 6000 mètres de profondeur, toutes les anguilles d’Europe et des Amériques.

mercredi 21 mai 2014
Point à 12h TU : 84 miles
La nuit a été très calme, le vent nous abandonnant plusieurs fois pour refaire une brève apparition quelques temps plus tard. Le moteur est alors arrêté, les voiles réglées au plus juste et au mieux.
Mais 1 heure plus tard, ce fameux vent que nous recherchons, mais aussi redoutons, s’essouffle, plus rien… le calme plat.
Alors re-moteur jusqu’à la prochaine risée.
Mais petit à petit nous nous dirigeons vers ce fameux anticyclone des Açores dont l’enroulement des vents dans le sens horaire devrait nous propulser vers notre destination.
Pour occuper le temps, Irène confectionne un far breton, dont la recette est transmise par VHF par Thierry qui en est le spécialiste.


jeudi 22 mai 2014
Point à 12h TU : 63 miles
Nuit très calme, mer d’huile, au moteur. Le vent ne cesse de changer, monter, s’arrêter… Les voiles sont montées, réglées, puis à nouveau plus de vent, le peu qu’il y avait nous arrive de face, donc moteur.
63 miles effectués en 24 heures, c’est lamentable.
A 8 heures locale, soit 12 heures UTC, je reprends les fichiers météo par Iridium.
A la vue de cette multitude de petites flèches sur une carte, nous décidons de contourner par l’Ouest ce fameux anticyclone qui s’étend maintenant sur la quasi-totalité de la largeur de l’océan et nous barre la route. Nous changeons donc de cap pour le 345° vers le Nord-nord-ouest. Très rapidement nous retrouvons le vent, pas très fort au début, mais il montera régulièrement jusqu’à 8-10 nœuds arrivant du 90°, allure pour nous très confortable. La mer est belle, la houle d’un mètre.
Les bateaux repartent, à 5-6 nœuds. Le genneker est hissé sur DIONYSOS.
Le vent est revenu, le moral des équipages remonte.
Le repas de midi sera un repas de fête, apéritif, filet mignon de porc aux petites pommes de terre rissolées aux herbes de Provence, far breton et pour finir un bon café.
Sans le ronronnement du moteur, l’après midi est calme, la récupération des deux équipages au programme.
Le bateau marche tout seul, PANOU-PANOU toujours dans notre sillage.
Toute la journée de jeudi se passera ainsi, vent de travers, 8-10 nœuds, les bateaux maintiennent une bonne moyenne de plus de 5,5 nœuds.

Vendredi 23 mai 2014
Point à 12h TU : 118 nm
Dans la nuit le vent change de direction, maintenant, il souffle plein arrière. Il baisse encore, la mer s’aplati, la vitesse diminue. Nous passerons la nuit à moins de 3 nœuds. On se traine, on se traine…
Encore un cargo qui nous passera à moins de 10 miles. C’est le troisième. Certains navigateurs rapportent qu’ils n’ont pas vu un bateau de toute leur traversée, ce n’est pas notre cas.

samedi 24 mai 2014
Point à 12h TU : 93 nm
Au matin, un énorme et large front nous rattrape, les nuages bas sont menaçants, au passage ils nous gratifient de quelques gouttes de pluie, le soleil revient, le vent reste le même, c'est-à-dire presque rien.
Un voilier s’annonce à la VHF, il est a moins de 4 miles de nous et se dirige aussi vers les Açores. Une petite conversation par radio, nous lui passons les derniers fichiers météo que nous avons relevés ce matin. Parti de Saint Barthélémy il navigue depuis 10 jours, sans moyens de connaître les prévisions, il est ravi de ces informations providentielles. Nous le perdrons rapidement de vue et de portée VHF.
Vers 10 heures, devant autant de lenteur, nous décidons de mettre le spi. Cette grande voile fine multicolore bleue et blanche de plus de 100m2 redonne vie à DIONYSOS et PANOU-PANOU qui marchent maintenant vers leur but à 5,5 nœuds dans ce tout petit temps. Le spectacle les deux bateaux naviguant côte à côte sur cet immense océan plat est magnifique. Mais il n’y a que nous qui pouvons l’apprécier, dommage.
Les spis restent gréés toute la journée, nous permettant d’avancer à une allure raisonnable, ce qui remonte un peu le moral. Cette pétole est fatigante et décourageante.
A 17 heures nous rangeons pour la nuit cette voile fragile et d’un maniement  délicat. Revenus dans la configuration traditionnelle grand-voile-génois, DIONYSOS ralenti à nouveau. PANOU-PANOU avait changé de voiles bien avant nous.

dimanche 25 mai 2014
Point à 12h TU : 105 nm
Nuit difficile, le vent changeant complètement de direction. Changement donc d’amure en pleine nuit, puis revenant du sud-sud-ouest, puis tombant complètement. La houle balançant le bateau comme un immense pendule, les voiles claquent et supportent mal ce traitement. Elles sont à nouveau rangées, le moteur mis en marche. Vers 6 heures du matin le vent se lève enfin, 12-15 nœuds, bien orienté, la mer se lève à peine. Remise des voiles à poste pour une longue étape à plus de 6 nœuds au loch. Mais cela ne dure pas, vers 12 heures le vent se calme, les réglages du bateau deviennent plus fins, sans cesse rectifiés.
Vers 15 heures nous sommes rattrapés par un front de grains, le vent monte furieusement, DIONYSOS toutes voiles dehors part au lof sur tribord avant même que nous ayons pu réagir. Pas  de mal, sauf pour PANOU-PANOU qui se trouvant sur notre tribord a vu passer sur son arrière un bateau incontrôlé lui emportant sa ligne de traine avec son fil et son magnifique Rapala tout neuf. Tout cet attirail finira au fond de l’océan.
L’après midi ne sera que succession de grains, le vent restera stable et constant à 15-18 nœuds. La mer devient chaotique et les vagues se creusent. La houle d’1.5m arrive dans tous les sens. Peu importe, les deux bateaux marchent bien et les miles s’égrènent.

lundi 26 mai 2014
Point à 12h TU : 118 nm
La nuit a été comme l’après midi de la veille, une succession de grains. Le vent est monté jusqu’à 15-20 nœuds, donc réduction de voilure, pour baisser quelques heures plus tard, donc remise des voiles, puis à nouveau montée du vent, puis celui-ci à tourné. Du Sud-est, il passe spontanément au Sud-ouest… Nous avons passé la nuit à monter et descendre les voiles, à les régler.
Le jour se lève avec un soleil radieux qui annonce une belle journée.
Vers 10 heures, un front de grains nous rattrape. Et c’est à nouveau la corvée de voiles et de leurs réglages.
Et puis la pluie arrive, une pluie diluvienne qui rince copieusement le bateau et son équipage. Mais maintenant la pluie n’est plus celle bienveillante et chaude des Antilles. C’est une pluie fraiche telle que l’on connait sous nos climats. D’ailleurs depuis quelques jours les températures sont descendues.
La mer est à 21°, l’air pas beaucoup plus chaud. Les nuits sont fraiches et nous avons dû ressortir chaussettes, polaires et vestes de quart. Nous sommes bien au mois de mai sous une latitude qui se rapproche de plus en plus de la notre.
Vers 14 heures le vent passe plein arrière, 5-6 nœuds, la mer reste désordonnée, le bateau bouge dans tous les sens. Les voiles claquent à chaque vague. Nous n’avançons plus. 2.5 nœuds au loch. Un voilier au large fait la même route que nous. Nous le voyons à l’horizon sortir ses voiles, les rentrer, passer bâbord amure, puis tribord amure.
Nous devons attendre le vent.
Les derniers fichiers météo sont désolants, nous allons avoir 2 jours de vent faible sur notre zone, de face. Pas fort, mais de face. Nous devons faire un cap au 80° qui nous permettrait au moins de ne pas être plein vent arrière dans l’immédiat et de face pendant 2 jours.

mardi 27 mai 2014
Point à 12h TU : 90 nm
Nous optons pour la solution de partir à l’Est chercher du vent qui vient du sud.
Cap donc au 80°. Vers 21 heures plus de vent, la mer s’aplatie, c’est moteur jusqu’à 2 heures ce matin. Nous insistons sur ce cap.
Et puis, un petit vent de Nord-est se lève, puis forcit peu à peu, avant de s’établir à 8-9 nœuds comme les prévoyaient d’ailleurs les fichiers météo. Les voiles sont aussitôt hissées et réglées pour cette allure de près serré.
Toute la matinée se fera sur cette allure, DIONYSOS et PANOU-PANOU avancent bien, au près, donc gités, mais ils avancent entre 5 et 6 nœuds, la mer est peu agitée, la houle de Nord d’1.5 mètres.
Pour ne pas changer, à 15 heures le vent tourne encore en faiblissant vers l’Est-nord-est, donc remise en route du moteur.
Nous refaisons le plein complet de carburant avec les bidons de gazole que nous avons embarqués. 90 litres sont transférés dans le réservoir de DIONYSOS, nous avons fait 75 heures de moteur depuis le plein complet à Saint Martin, d’où une consommation horaire de 1.2 litres à près de 4 nœuds. C’est pas mal, d’autant plus que le litre de gazole à St Martin est de 0.96 euro/l.
On ne s’en sort pas de cette météo changeante, on ne sait plus quelle route suivre, on court en permanence derrière le vent, il nous attend un peu, et plus rien…moteur. Heureusement qu’on a pris du carburant en bidons, comme beaucoup nous l’ont recommandé.
Peu avant le coucher du soleil, la canne à pêche restée à l’eau démarre. Une touche !
Nous remontons une belle daurade coryphène. Elle sera coupée en darnes et fera notre repas du soir, cuite au court bouillon dans la cocotte minute, elle pourra se conserver plusieurs jours.
L’océan n’est pas vide de ses poissons, il en restait au moins un. 
La température descend encore un peu plus chaque jours, maintenant nous nous en rendons parfaitement compte. Heureusement que le soleil de la journée nous réchauffe durant nos quarts de jours.

mercredi 28 mai 2014
Point à 12h TU : 90 nm
2 heures du matin locale, comme hier le vent se lève, 5-8 nœuds, donc on remet les voiles à poste.
Encore un cargo qui nous double, à 5 miles. Sa destination Stigsnaes au Danemark, il y arrivera le 08/05 à 12h00.
5 heures 30 plus de vent, on remet au moteur
Nous croisons encore un cargo, le Toreador qui va à Manzanillo, aucune idée où cela peut être.
6 heures 30, encore un cargo, le CSAV Brasilia qui va à Rotterdam.
7 heures nous croisons encore un cargo, le Balthasar Schulte qui se rend à Caucedo.Do, alors aucune idée de sa destination…
Décidément, il y pas mal de trafic dans le coin, nous devons être sur la route des cargos et du trafic maritime vers l’Amérique du sud.
Mais pas un plaisancier.
Toutes ces informations sont données par l’AIS. C’est super.
Depuis ce matin nous rencontrons d’étranges petites méduses, en forme de casque portugais, les physalies. Un flotteur transparent surmonté d’une petite voile bordée de rose fluo du plus bel effet leur permet de se déplacer à la surface de la mer. Les longs tentacules mortels pour les petits poissons trainant traitreusement en dessous d’elles, leurs brulures sont très douloureuses, ne pas toucher.
Irène les appelle « les méduses qui font de la planche à voile ».

Aujourd’hui nous franchissons le cap de la moitié du trajet. Ca se fête !
Repas donc amélioré pour tout l’équipage, pour nous eux.
Foie gras préparé par Rolland et Marie-Chantal, accras de coryphène au piment d’Espelette, tarte au citron meringué, vin rosé du pays d’Oc, et pour terminer café, thé pour Irène…
Après cela une petite sieste, nous sommes parés pour la 2ème partie du voyage, plus que 1118 miles nautiques, on y est presque.

Par contre toujours pétole, pas un souffle d’air sauf les 4.5noeuds de vent de l’avancement au moteur.
Nous avons rarement vu la mer comme cela. Pas une ride. Le calme plat. Seule une grande houle venue du nord forme d’amples collines bien rondes.
Vers 19 heures Eole semble vouloir se réveiller un peu. 5-7 nœuds de sud-sud-est, on remet à la voile, timidement au début puis la vitesse de DIONYSOS s’accélère 5noeuds à la voile, on ne l’avait pas vu depuis longtemps.
23heures Irène prend son quart.

jeudi 29 mai 2014
Point à 12h TU : 113 nm
Et puis vers 3 heures du matin le vent se renforce.
Dans la matinée nous avons 15-20 nœuds de sud-sud-est, DIONYSOS accélère 6 nds, puis 7 nds, on va trop vite pour cette mer qui s’est levée. Nous devons réduire la toile car il part dans des embardées.
Nous prenons le 1er ris, puis 1 heure plus tard le 2ème. Réduction aussi du génois à 1 ris. La vitesse reste quand même à 6.5 nds.
PANOU-PANOU toujours dans notre sillage en fait de même.
On voulait du vent, et bien, maintenant on l’a ! Ne nous plaignons pas.
Ce temps devrait durer jusqu’à demain midi, puis se calmer un peu vendredi après midi pour s’établir à 10-15 nds, espérons que les prévisions soient exactes jusqu’aux Açores.
La houle est encore montée, nous avons maintenant plus de 2.50m de creux, l’allure devient inconfortable. Dans un grand claquement, une vague traitresse vient parfois prendre le bateau sur son arrière tribord et lui fait faire une embardée vite reprise par notre infatigable pilote automatique. Nous rangeons la grand voile dans son lazy bag et maintenons juste le génois roulé à 1 ris. Nous changeons de cap en prenant la houle plus arrière. Les bateaux se calment instantanément, la vie à bord est moins remuante.

vendredi 30 mai 2014
Point à 12h TU : 126 nm
Nuit pas très agréable, le vent est revenu, mais aussi les grains et surtout la houle.
Cette houle qui monte jusqu’à 2,5-3 mètres et qui secoue le bateau en tout sens. Certaines vagues, plus hautes que les autres, font partir DIONYSOS en surf. Quelques vibrations et chuintements le long de la coque, et elles passent avec un bruit de cataracte. Derrière tout redevient tranquille et paisible jusqu’à la prochaine qui ne tarde pas.
Ce matin un groupe de dauphins communs est venu nous rendre visite, quelques tours du bateau pour voir ce que pouvait être cet intrus dans leur mer immense, et ils s’en sont retournés à leurs occupations de delphinidés Stenella attenuata.
Après midi tranquille, la houle a baissé, le bateau marche bien à 5-6 nœuds. Un peu encore balloté par la houle légèrement de travers, mais le soleil est là, nous pouvons sécher nos affaires trempées par les grains de cette nuit.
Un tanker nous croise à 6 miles, le STOLT CONFIDENCE, il marche à 11.9 nœuds et se dirige vers Houston USA. Il y parviendra le 08/06 à 16 Heures.
C’est le 9ème cargo et tanker que nous voyons sur cette route.
PANOU-PANOU est toujours dans notre sillage.

Samedi 31 mai 2014
Point à 12h TU : 122 nm
La nuit a été calme, le vent stable de sud-sud-ouest 10-15 nœuds. La mer s’est calmée sur le matin.
DIONYSOS avance tranquille à près de 6 nœuds.
Ciel dégagé, pas de nuage, soleil. Les températures commencent vraiment à ressembler à celles de chez nous en cette fin mai. Le bateau qui, jusqu’à présent, restait sec toute la nuit, s’est recouvert de rosée dès la nuit venue. L’air devient plus humide, nous arrivons chez les Bretons.
Toute la journée se passe ainsi, vent de travers, avec évidement la houle de 2 mètres aussi de travers. Mais ça marche bien…Alors on attend.
Une grosse partie du temps est consacrée à dormir pour récupérer des quarts de nuit que nous assurons à 2.
Irène fait le premier quart, de 22 heures à 2h-2h30, je fais le suivant, heures où se lèvent souvent des grains, de 2h30 à 8heures.
Depuis quelques jours nous avons mis notre montre de bord à l’heure des Açores, c'est-à-dire à l’heure UTC. Maintenant le soleil se couche à 22h30 et se lève à 8h.
13 heures, un tanker rouge nous croise à moins d’un mile, petit moment d’attention soutenue, puis il s’éloigne.
17 heures, encore une petite visite de nos amis les dauphins tachetés, mais cette fois il s’agit d’un groupe très important. Quelques uns sont venus nous voir, le groupe est resté à l’écart, sautant joyeusement de toute part. La pêche a due être bonne pour eux, ils sont heureux, l’estomac plein.
20 heures 45 nous sommes contactés par le voilier ARTEMIS, un catamaran NAUTITECH de 12 mètres en convoyage qui se dirige vers Horta. Echange de quelques mots, c’est sympa en pleine mer de pouvoir discuter avec un bateau repéré quelques jours plus tôt au mouillage à St Martin.
PANOU-PANOU est toujours là, derrière nous.


Dimanche 01 juin 2014.
Point à 12h TU : 143 nm
Nuit calme, peu de houle, le vent de 10-12 nœuds plein travers, DIONYSOS marche à 6-7 nœuds, c’est comme cela que nous aimerions toujours naviguer. La nuit est étoilée, pas de lune.
Ce matin encore un calmar aux beaux yeux bleus a atterri sur le pont. Il est un peu plus gros que ceux de l’autre jour. Je ne savais pas que ce genre d’animal pouvait sortir aussi haut de l’eau ou voler pour arriver sur le pont d’un bateau à plus d’un mètre au dessus de la surface.
Encore 2 cargos sur l’AIS, ils nous croisent à bonne distance.
Ca en fait 12. Il y a quand même du monde sur l’océan.
Toute la journée vent de secteur Sud 10-12 nœuds, nous avançons bien.
Avec PANOU-PANOU, nous commençons à spéculer sur la date d’arrivée à Flores. Jeudi ? Vendredi ?... Les calculateurs du GPS nous annoncent le 5 juin, soit jeudi, on verra.
Nous devons encore contourner une haute pression             à 1030mb pilepoil sur notre route avec des vents faibles contraires annoncés. Nous la contournerons par l’Ouest et rallongerons donc sensiblement notre route. Nous n’en finissons pas avec ces hautes pressions sur l’atlantique.
Mais ne nous fâchons pas, pas de dépressions et leur cortège de mauvais temps en vue.

Lundi 02 juin 2014.
Point à 12h TU : 134 nm
Nuit comme la précédente, vent 10-12 nœuds, houle 1.5m, le bateau marche bien.
Sur le matin des grains sont visibles sur le radar. Moment d’attention soutenue, vont-t-ils ou non être violents ?
Et bien non, ils passent en déversant quelques gouttes de pluie, et s’en vont vers le nord en se désintégrant.
Au petit jour le ciel est entièrement dégagé, le soleil brille, une belle journée en perspective.
Encore quelques méduses véliplanchistes à la surface de l’eau.
La journée sera calme, le vent passant quand même plus Est, nous oblige à faire du près.
Irène refait un far aux pruneaux, ce sera le dessert de ce soir.

mardi 3 juin 2014
Point à 12h TU : 113  nm
Nuit calme, vent du Sud-est 5-6 nœuds, houle gentille d’1.50m
Vers 12 heures le voilier KALIMA nous contacte par VHF, il est parti de St Martin et se dirige aussi vers Horta. Nous lui passons la météo des prochains jours par radio.
Nous l’avions rencontré au mouillage de St Martin avant de partir et avions discuté rapidement avec l’équipage. Il se rappelait qu’Irène s’était faite piquer par un scolopendre, il s’enquiert de l’évolution de cet accident.
A nouveau nous rencontrons des engins de pêche flottant à la surface.
Des bidons de couleur marquent les emplacements. Il s’agit des fameux DCP, technique largement employée maintenant pour attirer les poissons à certains endroits bien précis où les pêcheurs viendront ensuite. Ils immergent de grandes bâches plastiques à quelques dizaines de mètres de la surface, maintenues en surface par des flotteurs, bouées ou bidons, et lestés par de lourds poids sur les grands fonds. Sur les bâches et autour se met en place tout un écosystème qui attire en dernier lieu les prédateurs, thons, marlins, daurades coryphènes… Les pêcheurs n’ont plus qu’à pêcher aux alentours de ces DPC.
Par contre nous avons intérêt à être très vigilants à ne pas trop les approcher ou les percuter, il y a toujours un tas de cordages de grosse section autour.

Vers 18 heures nous reprenons les fichiers météo.
Prévisions pessimistes pour nous, à partir de jeudi le vent de NNW se lève, jusqu’à 25 nœuds, rafales à 37 vers midi. Les prévisions donnent du 338° soit plein travers de notre route. La mer devrait aussi monter, plein travers nous ne pourrons pas tenir le cap.
Changement d’option : on fait du Nord jusqu’à la latitude de Flores c'est-à-dire à la latitude 39° pour faire ensuite cap au 90°. Le coup de vent devrait s’évacuer devant nous vers l’Est.

Mercredi 04 juin 2014.
Point à 12h TU : 88 nm
3 heures du matin, toujours au moteur en direction du nord. Nous l’arrêtons vers 3h30, un léger vent au début, puis il se renforce. A 12 heures nous avons 11 nœuds de Nord-ouest, donc au près serré. Tant pis, on continue à monter vers la latitude de Flores.
Tous les fichiers météo nous disent qu’il faut rester par là au moins jusqu’à jeudi soir. Et bien on attendra jeudi soir. Nous ne voulons pas nous faire chahuter comme à l’aller. Espérons que cette tactique soit la bonne…
Durant la nuit, pendant mon quart, alors que je m’engourdissais tranquillement dans le cockpit, un grand « splach» me tire de ma torpeur.
Qu’est-ce ?
Puis un autre un moment plus tard.
Intrigué, je scrute la mer avec la lampe torche et aperçois une bande de dauphins en train de sauter joyeusement autour du bateau. 
Moments toujours magiques que cette vie qui vient nous rendre visite, sans doute par curiosité, au milieu de l’océan.
A 17 heures nous arrêtons notre progression vers le nord et prenons la direction de Flores. Très rapidement le vent se lève et atteint les 10, puis 15, puis 20 nœuds du Nord-ouest, jusqu’à 30 sur les rafales.
La mer se lève aussi pour atteindre 2.50-3 mètres. Le bateau roule d’un bord sur l’autre, la vie à bord est maintenant très inconfortable. A nouveau mode machine à laver, programme essorage, cela devrait durer jusqu’à l’arrivée prévue samedi.
L’atlantique, ce n’est vraiment pas facile à traverser. Que ce soit dans le sens Est-ouest ou Ouest-est.

Jeudi 05 juin 2014.
Point à 12h TU : 94 nm
Depuis cette nuit le vent est monté, 20-25 nœuds rafales à 35. La mer est grosse, des creux impressionnants et des montagnes nous arrivent ¾ arrière. Nous ne pouvons plus faire route vers notre destination. Nous réduisons au maximum la toile en ne laissant qu’un morceau de génois devant.
DIONYSOS file quand même à plus de 5 nœuds, presque 7 sur les surventes.
En prenant la météo et les conditions de houle sur notre parcours, NAVIMAIL nous affiche 3-4 mètres (maximum 6 mètres) vers les Açores. Nous ne pourrons pas les atteindre dans ces conditions. Décision est prise de revenir vers une zone moins ventée, au Sud-ouest, mais à 2 jours de navigation où nous laisserons passer ce mauvais temps.
Nous optons pour cette solution qui nous paraît plus prudente.
A 6 heures 30 nous rebroussons chemin en attendrons des conditions meilleures pour rallier Flores.
Gaby se démène comme il peut pour nous donner toutes les dernières prévisions qui nous sont bien utiles. Sur un mail de plusieurs jours, il nous avait préconisé d’attendre en standby vers le 39ème de longitude, là où les vents restaient calmes près du centre anticyclonique.
On aurait du suivre son conseil. Mais rester à l’arrêt en pleine mer, ce n’est pas facile…On est toujours tenté d’avancer et pressés d’arriver. La décision de rebrousser chemin est difficile à prendre, surtout lorsque nous sommes à deux bateaux.
Toute la journée les conditions sont restées dures.
Dans le pas du patineur, comme GABIN et DEFUNES dans le film « le tatoué », DIONYSOS et PANOU-PANOU à ses côtés franchissent vaillamment ces montagnes liquides.
C’est impressionnant et angoissant.
Comme pour corser le tout, plusieurs bateaux de pêche nous coupent la route à 5-6 miles, devant nous, dont le bateau ROBERO. Il reste sourd à nos appels sur la VHF afin de connaître leurs intentions, si la route derrière eux est libre de tous engins de pêche.
C’est une constante chez tous les pêcheurs que nous avons rencontrés, aussi bien français, espagnols, marocains ou autres, ils ne répondent jamais à la VHF.
Peur d’être repérés par des concurrents ? Limites règlements ?...
18 heures le vent est nettement tombé, plus que 17-20 nœuds du NW par contre la houle reste encore forte, 3.00-3.50 mètres, mais s’arrondie un peu, nous reprenons pour la nième fois la météo. Les conditions, même pas terribles, devraient se maintenir et même s’améliorer dans les prochains jours. Par contre, une autre perturbation est attendue en fin de journée de dimanche et durer jusqu’au mercredi suivant. Nous n’allons pas rester plantés au milieu de l’Atlantique à attendre des conditions idéales.
Demi-tour, nous reprenons la route de Flores au cap 80°. La houle des Nord est forte, DIONYSOS se fait balloter et se plante dans les hautes vagues, mais il avance vers sa destination.



Vendredi 06 juin 2014.
Point à 12h TU : 103 nm
Nous sommes donc au cap pour Flores depuis hier soir 18 heures.
Le vent est fortement tombé pendant la nuit pour s’établir à 15-17 nœuds. Par contre la houle, même si elle s’est arrondie reste forte et les creux de 2,80 mètres avec des maxi de 5 mètres.

Nous continuons tranquillement notre chemin vers Flores.
Il est temps que cela cesse, on commence à fatiguer. Il est difficile de s’alimenter correctement, le petit déjeuner, un simple verre de chocolat froid, les repas sandwich avec le pain précuit que nous avons embarqué à St Martin.
Ces pains précuits, c’est génial. Pouvoir manger du pain frais après 3 semaines de mer, un délice.
18 heures, le vent forci à nouveau, 15-20 nœuds, la mer du vent est travers bâbord. Parfois une vague vient s’écraser avec force sur notre flanc gauche, imprimant à DIONYSOS un brusque changement de cap, vite repris par notre fidèle pilote automatique, NAVICONTROL.
Le pas du patineur reprend de plus belle, avec nous dedans, évidement.
Est-ce que ce vent et cette houle ne pourraient pas s’arrêter 2 jours, le temps de nous laisser tranquillement arriver à destination ?
On a assez donné sur cette traversée.
Normalement les fichiers météo et Gaby qui nous suit d’heures en heures, nous prévoient 14 nœuds de vent du 331°, ¾ arrière, avec une houle NW de 2,4 mètres, (4 mètres maxi) le 07/06 à 0 heures, donc cette nuit.

samedi 7 juin 2014
Point à 12h TU : 115 nm
La nuit, même si la houle persiste a été tranquille.
Vers minuit le vent est bien descendu, nous avons remis de la toile, génois complet plus grand voile à 3 ris. Les 14 nœuds de vent annoncés étaient bien au rendez vous, DIONYSOS repart à 5,5 nœuds.
Maintenant il ne faut plus s’attarder, nous avons un créneau étroit pour arriver, la journée de dimanche, il ne faudrait pas le rater.
La houle de NW persiste quand même secouant toujours le bateau.
A 15 heures nous mettons le moteur en route. Le vent est tombé à moins de 5 nœuds, la houle est toujours là, mais ce n’est pas une houle méchante, juste des montagnes liquides de plus de 5 mètres qui se déplacent, soulèvent DIONYSOS par son travers bâbord et le laisse tranquillement redescendre de l’autre côté.
Nous devrions avoir ce temps jusqu’à notre arrivée demain vers midi. Espérons que ce soit le cas.
Depuis quelques jours, nous ne voyons plus les méduses qui font de la planche à voile. L’eau est à 18°, elle est peut-être trop froide pour ces animaux.
L’air aussi est frais, même si le soleil arrive à réchauffer nos corps fatigués. Les sous-vêtements chauds, les polaires, les bonnets et les écharpes sont de retour.
Un véritable temps de juin chez nous, l’humidité en plus. La nuit le pont du bateau se couvre de rosée très fraiche et ne disparaît que lorsque le soleil est haut sur l’horizon. 
Régulièrement des dauphins communs viennent nous faire une petite visite, quelques tours autour du bateau et de son étrave, et ils s’en retournent souvent sans que l’on s’en rende compte.

dimanche 8 juin 2014
Point à 12h TU : 127 nm
Ca y est on sent la fin du voyage.
La nuit a été calme même si de gros nuages noirs menaçants nous ont entourés une bonne partie de la nuit. Les fichiers météo sont pris une dernière fois et confirment qu’il n’est pas prévu de coup de vent cette nuit. C’est heureux, mais ces nuages sont quand même angoissants.
Au matin, tout l’horizon est bouché. Les gros nuages se sont amoncelés sur l’ile de Flores qui disparait dans cette masse sombre. Seul le phare de Ponta Lopo Vaz transperce cette masse nuageuse dans un halo diffus. Nous nous dirigeons droit dessus.
Nous arrivons enfin à Porto daz Lajes sur l’île de Flores, la plus au nord de l’archipel des Açores.
Nous passons le grand brise lame qui protège la petite marina construite récemment. A notre arrivée les marins présents sur le ponton nous aident à prendre les amarres, il n’y a pas de service du port, car nous sommes dimanche et c’est fête nationale jusqu’à mardi.
A 11 heures 30 nous sommes solidement amarrés à l’entrée, ponton d’accueil à droite. Le ressac est particulièrement fort dans ce petit port soumis aux effets de la grande houle du large.
Toutes les amarres sont doublées, on ne sait jamais...
DIONYSOS est solidement attaché à son quai, la transat est terminée. Il reste maintenant à rallier le Portugal, mais c’est une autre étape.
PANOU-PANOU prend de même une place plus loin.

Nous avons mis 22 jours et 2 heures pour faire 2410 miles de Saint Martin à Flores.
146 heures moteur, consommation horaire 1.5 l/h
7819 miles depuis Gruissan
Vent le moins fort 0 nœuds
Vent le plus fort 34 nœuds
Houle la plus basse 0 mètre, 10 cm
Houle la plus haute 2.80 m, 6 m maxi (données NAVIMAIL)
19 cargos et tankers croisés

Les jours prochains seront consacrés à la visite de cette ile réputée pour l’hospitalité de ses habitants. D’ailleurs, à peine amarrés, nous sommes invités à un repas organisé par la population de Lajes daz Flores qui se rassemble 4 fois par an dans l’église pour un repas convivial.
Nous acceptons avec plaisir, et allons partager avec nos hôtes une soupe traditionnelle faite de pain trempé dans un bouilli de bœuf assaisonné et d’un dessert  de riz au lait à la cannelle. Le tout accompagné d’un vin du pays. Et tout cela gracieusement offert avec le sourire et la gentillesse de ses habitants. Nous avons très bien mangé et rien payé du tout.




3 commentaires:

  1. Vous vous êtes débrouillés comme des chefs et le routeur météo mérite aussi une médaille.
    Merci pour tous ces détails, c'est très intéressant, même si on ne comprend pas tout quand on n'est pas navigateur... On a quand même compris que c'était dur !
    Bises
    Geneviève et Léon

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  2. SUPER navigation .BRAVO !!! Maintenant profitez d'un repos bien mérité. Rechargez les accus, à fond , pour la prochaine étape.FELICITATIONS!!!!!!!!!
    Gros bisous de JEAN-PAUL et DEDEE

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  3. Tout notre respect pour le chemin parcouru. Une passée toute particulière pour toi Iréne, part rapport à se satané mal de mer...
    Cela me rappelle certains souvenirs lors de notre séjour parmi vous....
    Encore Bravo à vous deux !!!!
    Gros bisous en attendant de vous revoir.
    Marie et Jérôme.

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