vendredi 20 avril 2012

Le Mélody


C’à y est, le 18 novembre 2000 je vends le diamant à mon frère, et même si ce n’est pas au prix de l’or, j’en ai quant même tiré un prix raisonnable.
Mon rêve va pouvoir commencer. Depuis si longtemps que je rêvais de partir en bateau, à 46 ans je suis sur le chemin de la grande aventure maritime.
Avec Irène, mon épouse, nous avons donc commencé à errer sur les pontons des ports de la côte du languedoc. Le 19 novembre 2000, nous sommes allés à Gruissan où pour la première fois elle est montée sur un véritable bateau à voile.
Tout d’abord, armé de mon journal d’annonces, la revue « bateaux », qui me permettait de savoir à quoi peuvent bien correspondre et ressembler les noms évocateurs de ces machines flottantes.

Le MELODY

Et puis il y eu le premier DIONYSOS, un mélody construit en 1977 dans le chantier du constructeur JEANNEAU, solide bateau en fibre de verre et résine époxy de 10 mètres 25 et près de 7 tonnes que je dénichais sur une annonce. Il nous attendait sur son support métallique au port à sec de Martigues dans les Bouches du Rhône, propriété d’un sympathique couple qui l’utilisait pour faire des plongées en Corse l’été, il est en parfait état. Je l’achetais donc et passais du ciel à la mer sans même savoir si je supporterais ce nouvel élément liquide que nous ne connaissions pas.
Le 13 janvier 2001, en compagnie de Jean-Jacques, un ami Carcassonnais moniteur de voile et PPV, j’allais prendre possession de ma nouvelle acquisition, pour la ramener au port de Gruissan. Sans préparations particulière, armé de ma seule carte aéronautique du secteur et d’un GPS basique prêté par mon frère, nous avons entamé la traversée de près de 90 milles.
Le temps était calme au départ.
Le canal de la Caronte, l’embouchure de l’étang de Martigues toujours encombrée de gros navire arrivant ou repartant du port de Fos, le tour des diverses cardinales protégeant les navigateurs et leurs navires des bancs de sable de la Camargue, les incitant à rester au large de cette côte très plate.
Jean-Jacques, en marin confirmé ayant navigué en Atlantique et maintenant en Méditerranée, donnait un cap, réglait les voiles, avec assurance et sans précipitation aucune.
Il semblait savoir ce qu’il faisait et où il allait, alors j’en étais rassuré, savourant l’air de la mer et les embruns de l’aventure que je respirais et gouttais pour la première fois du pont de mon bateau.
Puis comme toujours en Méditerranée le vent s’est levé.
Un fort vent de Nord-est poussait DIONYSOS vers son nouveau port.
Sur notre droite, notre tribord, le phare de Faraman nous accompagna une grande partie de la nuit, puis il se fit de moins en moins visible sur l’horizon, et ce fut celui de Sète qui nous guida le reste du voyage. Quelle invention ces phares ! Lumières dans la nuit qui rassurent et guident les navigateurs dans cette immensité noire de la mer.
 
Le carré refait à neuf


La table à carte presque complète
 

 
Un MELODY en superbe état
 
 
Vers 2 heures du matin, par une nuit sans lune et un vent de nord-est qui commençait à lever une bonne houle, nous arrivons devant notre port de destination. Les voiles sont repliées, le moteur mis en marche. Mais au moment de rentrer dans la passe que font les deux digues de protection, le moteur s’arrête.  Jean-Jacques, très calmement donne un coup de barre qui nous éloigne à nouveau de l’entrée, et dit tranquillement :
-  Pas grave, nous rentrerons à la voile !
-  Pas grave, c’est toi qui le dit, avec un moteur en panne…, à la voile…, la nuit…, un bateau inconnu…, un port inconnu…, avec du vent qui nous pousse…, je ne voudrais pas voir mes économies se fracasser sur les rochers de cette fichue digue, d’ailleurs, il me semble que tout à l’heure elle était beaucoup plus large… !!
La grand voile est remontée, pas en entier, un petit bout de génois, l’étrave est à nouveau pointée sur le passage étroit de l’entrée du port, un peu bousculé par une vague traitresse au passage de la digue, et DIONYSOS rentre sagement dans cette passe matérialisée par ses feux vert et rouge qui me paraissait si étroite quelque temps plus tôt.
S’en suit un grand calme dans cet immense avant port au chenal balisé de l’étang du Grazel qui fait près d’un mille et demi de long avant d’atteindre le port.
DIONYSOS glisse, oui il glisse, sur ce lac à peine ridé, poussé par un bon vent de nord-est avant d’arriver devant la capitainerie ou une savante et magnifique manœuvre d’un demi tour face au vent le colle littéralement contre le quai, tranquillement, sans heurt. Nous sommes arrivés.
DIONYSOS est maintenant chez lui, nous allons maintenant pouvoir faire connaissance.
    

4 commentaires:

  1. Je me demande si votre histoire a vraiment pris fin ou non? La passion brûle toujours dans votre Voyage?

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    1. Non, notre histoire n'a pas pris fin. Juste une pose pour préparer notre prochain départ, sans doute en 2020.

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  2. Bonjour,
    Nous venons de lire votre blog.
    Nous possédons un harmony 38 , votre histoire nous a interpellé car nous avons pour projet de réaliser ce type de voyage. Pour cela nous aimerions rencontrer en contact avec vous pour échanger autour de ce sujet. Merci d'avance
    Cordialement
    Antoine et Noémie

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  3. Bonjour Antoine, Bonjour Noémie.
    Merci d'avoir laissé un message sur notre blog.
    Vous pouvez nous envoyer un mail sur notre boite en laissant vos coordonnées:
    phil-et-irene@hotmail.fr
    C'est avec plaisir que nous pourrons échanger sur ce super bateau et je vous communiquerai mon n° de téléphone.
    A bientot
    Phil et Irène

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